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Le Champ d'étoiles | 2024

Installation au MILL – La Louvière

Le Champ d’Étoiles est une installation monumentale qui transcende les limites du réel et explore la dimension spatio-temporelle de notre planète à travers la trajectoire du soleil.

Ce projet est inspiré du Cercle de Goseck, le premier observatoire astronomique érigé il y a environ 7000 ans en Allemagne. L’architecture de cet observatoire coïncide avec les levers et couchers du soleil lors des solstices d’hiver et d’été. C’était donc le premier calendrier connu permettant aux agriculteurs de déterminer le moment des semailles, des moissons, et des différentes étapes agricoles. Ce lieu avait également une signification sacrée, étroitement liée à la connexion entre l’homme et l’univers.

Dans cet esprit, le Champ d’Étoiles fait également office de lieu de rassemblement et de communion avec la temporalité terrestre. L’installation se compose d’une multitude de miroirs disposés dans des espaces aussi bien naturels qu’urbains. Chaque miroir est minutieusement orienté pour faire converger les rayons du soleil avant le crépuscule du solstice d’été vers un point précis, vers le spectateur. C’est à cet instant de l’année que les reflets solaires viennent l’éblouir en formant un champ d’étoiles, illuminant les paysages terrestres d’un surréalisme éphémère. L’oeuvre invite le spectateur à participer à un moment unique, à être témoin de l’harmonie cosmique qui règle notre existence.

En célébrant les solstices d’été, cette installation grandiose nous rappelle notre nature éphémère dans l’univers infini. Elle nous pousse à méditer sur notre place au sein du cosmos, à prendre conscience de notre responsabilité envers notre planète et à cultiver notre connexion avec la nature. Chaque année, cet événement nous offre l’opportunité, le temps d’un instant, de nous émerveiller devant la grandeur de la vie et de célébrer la beauté fragile de notre existence.

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Le grand brasier | 2020

Installation à Bozar – Bruxelles

Le grand brasier est une série de formats en bois brûlé qui fait écho à trois souvenirs proches ou lointains, chacun intimement liés au feu et à ma perte.


À trois reprises, la mort m’approcha par surprise : la première fois, lorsque j’étais enfant et que mon frère a jeté une bonbonne de gaz dans un feu alimenté par des cartons et des déchets plastique. Ensuite un peu plus tard, quand l’auto-combustion d’un ballot de paille a détruit la ferme voisine. Mais aussi, lorsque je me suis réveillé un matin dans un orage perçant le ciel de ses éclairs, au sommet d’une montagne alpine. C’est comme si, dans mon souvenir, la vie cherchait à tout prix à me brûler.


Cette série vise à saisir l’essence de ses souvenirs d’une intense brutalité. Le support brûlé de manière aléatoire exprime ce sentiment trouble et vaporeux qui découle d’une expérience aussi violente. Il est difficile d’avoir une image claire de l’événement qui se produit, mais en prenant du recul, certains détails émergent. C’est ainsi que le souvenir, tel un vestige calciné, se révèle par l’extraction de cette matière brûlée.


Ce projet transcende la simple représentation des souvenirs pour capturer leur essence même. Les oeuvres deviennent des témoignages visuels d’une réalité troublée, où les frontières entre le passé et le présent, la douleur et la résilience, s’estompent.

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Mes pigeons volent dans l'orage | 2021

Installation aux anciens abattoirs – Mons

« Mes pigeons volent dans l’orage » est une installation en mémoire à mes pigeons voyageurs disparus dans un violent orage en 2003.

Chaque matin, avant de me rendre à l’école de mon village, j’allais ouvrir la trappe de mon pigeonnier. En trois battements d’ailes, mes pigeons s’en allaient toucher les profondeurs du ciel. Depuis la fenêtre de ma salle de classe, je les regardais tournoyer autour du clocher de l’église et disais fièrement à mes camarades : regardez, ce sont mes pigeons ça ! 

J’ai huit ans, et mes pigeons sont autant moi-même que je le suis.

Un après-midi d’été, le ciel se remplit de nuages au point de devenir noir comme la nuit. Alors qu’un torrent de pluie se jetait sur les fenêtres de ma salle de cours, une seule chose me traversait l’esprit : pourvu que mes pigeons aient trouvé refuge quelque part. Lorsqu’au soir, je suis rentré sous la pluie, mon pigeonnier était vide. J’ai crié et secoué leurs graines dans un seau en plastique afin de leur faire retrouver le chemin du retour. La nuit entière n’a pas suffi pour les faire revenir.

L’installation est un espace qui met en pause l’instant où mes pigeons se sont perdus dans un ciel en chaos. Tout y est figé : le vent s’est arrêté de souffler, les gouttes de pluie en lévitation s’illuminent au cœur de la tempête. Dans le reflet infini des profondeurs de l’orage s’échappent les lueurs de mon pigeonnier, tel un phare criant son dernier espoir de retrouver ses hôtes.

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L'orage | 2020

Installation au Camion – Roubaix

– Bonjour Robin, j’espère que tout se passe bien pour vous, Maman a entendu qu’il y avait des orages violents dans les Alpes. Pas de soucis ?

– Il passe à coté de nous !
L’orage arrivera pour nous demain à 8h.

– Ok. Tiens nous au courrant et
surtout soyez prudent.

– Pas de soucis ! Profitez bien de
Lilou.

Échange de SMS entre mon père et moi le lundi 7 août 2017 à 21h07

Le lendemain, l’orage arrivait deux heures en avance et nous réveillait dans un torrent de pluie et d’éclairs. Mon ami et moi dormions sous ma tente, au sommet du Mont Joly dans les Alpes. Les vents soufflaient dans toutes les directions et des éclairs apparaissaient partout autour de nous. Nous remballions donc nos affaires et laissions la tente sur place. Il était bien trop dangereux de rester là-haut plus longtemps.

Deux jours plus tard, nous retournions faire l’ascension du Mont Joly afin de récupérer ma tente. Il n’en restait que les arceaux métalliques carbonisés et le tissu consumé par les flammes de la foudre.

©Robin Dervaux, 2024